Lecoindesprofessionnels.net : Bonjour Madame !
Madame…Ouais ! Bonjour lecoindesprofessionnels.net
Lecoindesprofessionnels.net : Présentez-vous s’il vous plait !
Madame…Moi, Madame CONDE, Fanta CONTE. Je suis journaliste et communicante de profession. Je suis actuellement la responsable des productions de Search For Common Ground-Guinée
Lecoindesprofessionnels.net : Parlez-nous de votre parcours académique
Madame CONDE…D’une manière résumée, Je suis née et grandit dans la Commune de Kaloum, j’ai donc fais mon primaire et le secondaire dans cette commune. J’ai d’abord débuté à l’école primaire Mahatma Gandhi avant de rejoindre le collège 28 septembre. C’est après donc ces deux grandes écoles que j’ai foulée le sol du lycée 02 octobre pour affronter mes deux baccalauréats ainsi que le concours d’accès à l’université. A notre époque, il fallait obligatoirement passer le BAC 1 et 2 et ensuite faire le concours avant d’être orienté dans une université du pays.
Il faut retenir que je suis rentrée à l’université en 2004, plus précisément à la faculté des lettres et sciences humaines de Gamal Nasser de Conakry. Mais ce qu’il faut retenir d’intéressant est que bien avant mon admission à l’université, je rêvais déjà de devenir une grande journaliste et surtout une présentatrice à la télévision. Du coup, dès que j’ai réalisé le premier pas, celui de franchir les portes de l’université, j’ai automatiquement décidé de faire de mon rêve une réalité. Devenir Journaliste ou rien était ma vocation.
Ainsi, après la première année, l’Etat a décidé en 2005, de transférer plusieurs facultés telles que les Lettres Modernes et les sciences économiques et de gestion à l’université Général Lansana CONTE de Sonfonia. C’est donc à l’Université de Sonfonia que j’ai fait le reste de mes études et j’ai fini en 2008. Je suis de la 44ème promotion (Justin Morel Junior) option Animation Culturelle de l’université Général Lansana CONTE de Sonfonia. Malgré que je sois issue d’une famille modeste, cela ne m’a pas empêché d’étudier et d’être parmi les meilleures de ma promotion.
Lecoindesprofessionnels.net : Aujourd’hui, vous êtes arrivée à vous frayer un chemin qui inspire beaucoup de jeunes filles. Ce qui est d’ailleurs très salutaire. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Madame CONDE…Ma carrière professionnelle a débuté quand j’étais encore à l’Université. J’ai commencé mon stage à la RTG Boulbinet quand je faisais encore la licence. Comme je l’ai dit au début de notre entretien, je voulais faire le journalisme et quand j’ai opté mon DEUG, il fallait se spécialisé mais à l’époque il n’y avait pas une école de journalisme et l’institut de journalisme de Kountia venait d’ouvrir ses portes mais malheureusement le Directeur à l’époque n’a pas accepté de nous recevoir. Du coup, certains de mes camarades ont décidé de continuer en lettres modernes et nous on a préféré aller en Animation Culturelle, pensant que cela avait un lien avec le journalisme et comme vous savez il n’y a pas de conseiller en orientation pour expliquer aux étudiants comment faire le bon choix. Mais bon, vu que le mal était déjà fait, je ne me suis pas laissé abattre par cet obstacle. J’ai gardé le moral au beau fixe, je me suis retrouvé très rapidement. J’ai perdu très tôt mon Papa à l’âge de 9 ans et Maman n’avait pas les moyens pour m’inscrire dans une Université Privée, ni faire mon transfère à Kountia.
Il me fallait très rapidement trouver un plan B pour atteindre mes objectifs de départ. C’est ainsi que j’ai alors cherché à poser mes valides de stagiaires à la RTG Boulbinet. Mais j’avoue que je tremblais lors de mon premier entretien avec le Directeur Général de la RKS d’alors. Ensuite, le responsable des programmes très gentil, m’a tendu un papier rame plus un stylo pour écrire ma lettre de motivation. Par où commencé ? Je ne savais quoi écrire comme vous qui avez aujourd’hui la chance de partir sur Google pour tout apprendre vite. Mais néanmoins, J’ai écrit tout ce que m’est venu dans la tête comme passion et l’amour pour le métier de journalisme. Et par la suite, j’ai commencé le stage.
Le sourire gagnait mes lèvres petit à petit. Mais la grosse épine était que je ne connaissais absolument rien du journalisme, je ne savais rien des Baba du métier. Et pour preuve, lors de notre première évaluation, je me rappelle encore que mon papier était le seul qui avait fait rire toute l’équipe de la radio à tel point que, le Directeur Général m’avait demander de retourner à l’école, que je n’avais pas le niveau pour faire ce métier, ma voix n’était pas radiophonique, ma diction n’était pas bonne. J’avoue que ce jour-là j’avais reçu beaucoup de critiques négatives et je voyais mon rêve se briser à mes yeux. Mais le lendemain matin, je suis revenue malgré que certains se moquaient de moi dans les couloirs. Mais comme je savais déjà ce que je voulais, donc je ne voulais pas me laisser distraire ou décourager par ces petits obstacles de parcours, donc j’ai commencé à travailler sur mes faiblesses pour en faire une force. Après plusieurs mois d’activité intense sur ma diction, la rédaction des papiers auprès de mes ainés et collègues qui étaient rodés et qui passaient à l’antenne, j’ai commencé à réaliser des reportages et à traiter des sujets de faits de société jusqu’à ce que je sois arrivé à surprendre mes responsables. Cette persévérance et ce dynamisme m’ont permis d’être un élément incontournable de la radio. Et je dirai que cela m’a ouvert beaucoup de portes et a forgé mon caractère. Je ne me laisse jamais abattre ni dépassé par un problème, pour moi s’il y a un problème c’est que forcement il y a une solution et c’est ça ma force.
J’ai toujours accepté de faire face aux difficultés et de les surmonter avec bravoures.
De la RTG Boulbinet, j’ai été recrutée à la radio chérie Fm en 2010 en tant que journaliste reporter et présentatrice des émissions d’information. Jetais aussi chroniqueur dans une émission phare » Tribune de l’actu »‘ Et après une année, j’ai été nommé DGA de la radio, en même temps rédactrice en chef, et responsable des sites du groupe » Allo Media ». Mais malgré ce cumule de fonctions et notre PDG qui était une Dame très rigoureuse, j’arrivais très bien à m’en sortir avec l’appui de mes collègues. Parfois il m’arrivait des moments où je me disais beuh je suis fatiguée de tout cela. Mais quand je regarde dans le rétroviseur je vois ma mère et mes frères et sœurs c’était comme si rien de mauvais ne m’était arrivé et très rapidement je gagnais l’énergie et le courage de pousser mon bâton de pèlerin.
Quand j’ai quitté Chérie FM en fin 2012, j’ai décidé d’aller découvrir un nouveau terrain afin d’acquérir de nouvelles expériences vu que j’avais en tête de devenir une grande personnalité dans le domaine médiatique. L’aventure et le gout du métier vont cette fois-ci m’envoyer au groupe Evasion. C’est après une année à Evasion que j’ai vue l’offre de Search For Common Ground qui cherchait une assistante productrice, alors j’ai décidé de tenter ma chance et heureusement j’ai été retenue.
Quand j’ai posé ma valise dans les locaux de Search for Common Ground, je travaillais en tant qu’assistante productrice, ensuite productrice, après je suis devenue responsable des productions audio et pour finir responsable de toutes les productions (audio et vidéos).
J’ai également été responsable de communication de l’ONG CECIDE de 2013 à 2014.
Lecoindesprofessionnels.net : C’est vrai que vous êtes un modèle de réussite pour les jeunes. Mais pour arriver au niveau où vous êtes aujourd’hui, vous avez dû traverser beaucoup de situation. Dites-nous quel est le moment ou l’évènement qui vous a le plus marqué dans votre vie professionnelle ?
Madame CONDE…Je suis venue dans le journalisme par passion et même si c’était à refaire, je ne vais pas hésiter. Il y a beaucoup de choses qui m’ont marqué durant ma petite carrière par exemple lorsque je reçois des appels ou des messages des filles qui me disent que je suis leur modèle, que je les inspire, ça me fait chaud au cœur et me prouve que je ne me suis pas trompée. Beaucoup de personnes m’admirent aujourd’hui pour mon travail alors qu’à la base je n’ai même pas fais le journalisme et cela pour moi n’a pas de prix et ça prouve qu’avec le courage et la détermination, on peut soulever les montagnes, rien n’est impossible dans la vie, il suffit de se donner les moyens pour y arriver. Les ateliers de renforcement de capacités des hommes de médias que je co-facilite à mes collègues me font énormément de bien car ça me permet de transmettre mes connaissances à d’autres qui aspirent être de grands journalistes et pour moi cela n’a pas de prix. Il y a quand même un évènement qui m’a beaucoup marqué. Un jour je me rappelle encore de cette belle journée, je devais animer une formation avec un collègue sur »le journalisme sensible aux conflits » Mais quand je suis rentrée dans la salle, j’ai vue des anciens collègues avec qui j’ai débuté dans ce métier à qui je devais donner des cours, cela m’a vraiment marqué. J’avoue qu’après la formation, certains d’entre eux m’ont appelé d’autres m’ont envoyé des messages pour me féliciter et me dire à quel point ils sont fière de moi. C’est des moments vraiment inoubliables à mon avis.
Lecoindesprofessionnels.net : Avez-vous vécu des moments difficiles dans votre vie à tel point que vous étiez prête à jeter l’éponge ? Si oui, Parlez-nous de ces moments et des solutions qui vous ont aidé à leur surmonter ?
Madame CONDE…Oui ! J’ai traversée des moments très difficiles dans ma vie à tel point que je décidais d’abandonner parfois.
Mon premier passage par exemple à l’antenne était purement une catastrophe et les moqueries qui ont suivi m’ont négativement affecté et empêché de fermer les yeux durant toute la nuit.
La mort de mon papa a été un coup dur pour toute la famille et cela a automatiquement affecté notre mode de vie. Car ma maman ne travaillait pas et elle avait du mal à s’en sortir avec ses 7 enfants. Avec mes sœurs, on n’étaient obligé de vendre dans les rues de Kaloum pour pouvoir aider notre Maman, c’est pour vous dire que mon enfance n’a pas été facile. Mais cela ne m’a pas empêché de finir mes études.
Je dois aussi avouer que quand je me suis mariée ce n’était pas facile au début de concilier ma vie professionnelle à celle conjugale. Je me rappelle que lorsque ma première fille venait de naitre, j’assumais trois fonctions c’est-à-dire DGA de la radio, rédactrice en chef, et en même temps responsable des sites du groupe » Allo Media », j’étais à mon premier geste et ma fille ne dormait pas la nuit ou parfois elle tombait malade. C’était franchement dur pour moi, je me posais des questions, est ce devrais-je m’occuper de ma fille qui avait besoin de moi ou donner la priorité à mon travail avec toutes les pressions que j’avais au boulot. Mon mari m’avait demandé de faire une pause le temps moi de me soustraire de tous ces stress.
Mais l’envie de réussir et de devenir quelqu’un qui inspire les autres m’a toujours donné la force de continuer le combat sans relaxe. J’avais sur le cœur et dans la tête l’envie d’honorer ma famille, mes frères et surtout ma maman qui a tant souffert pour nous élever. Aussi, j’ai pensé à toutes ces femmes comme les Hadja Saran Daraba qui ont réussi à s’imposer dans leurs domaines tout en étant une femme au foyer, je me suis dit pourquoi pas moi. Donc, je me suis organisée et parfois je venais au bureau avec ma fille, je la mettais à côté de moi pour travailler.
Lecoindesprofessionnels.net : Quels étaient vos rêves d’enfance ? Et lesquels sont devenus réalité aujourd’hui ?
Madame CONDE…Depuis très petite, quand j’écoutais les gens à la radio tout comme en regardant la télévision, je me demandais toujours est-ce que je peux devenir comme ceux-ci ? Et quelque part dans ma tête je répondais oui que je pouvais. Grâce à Dieu j’ai pu réaliser ce rêve et c’est ma plus grande fierté après ma fille. Ce qui m’a de plus inspiré est que très vite, j’ai compris que ce métier est très noble.
Lecoindesprofessionnels.net : Aujourd’hui, dites-nous quels sont vos rêves et comment comptez-vous les réaliser ?
Madame CONDE…C’est vrai qu’aujourd’hui, l’un de mes plus grands rêves a été réalisé. Je suis la journaliste que je rêvais toujours de devenir. Aujourd’hui, j’arrive à supporter une grande partie de ma famille comme je le souhaitais.
Pour mes objectifs du futurs, je vous informe que je suis en train de me battre pour mettre en place une ONG qui milite pour la cause des femmes, participer à l’émancipation de la femme et des enfants a toujours été un rêve. Et il faut d’ailleurs dire que je suis tout temps en contact avec ces femmes et enfants qui traversent des conditions assez lamentables. Ce qui m’a beaucoup inspiré et facilité la rédaction du projet. Cette ONG facilitera l’amélioration des conditions de vie des femmes et des enfants.
Lecoindesprofessionnels.net : Dévoilez-nous votre secret de réussite.
Madame CONDE…Mon secret a toujours été mon envi de réussir, aider ma famille surtout ma mère. C’est pourquoi J’interpelle les jeunes en général et les filles en particulier à avoir une vision claire et des objectifs sérieux. Dans ma tête, je savais que pour réussir il me fallait forcément passer par le sérieux, la patience et la persévérance. Donc pour réussir, il faut d’abord avoir confiance en soi, car la confiance en soi nous permet de croire en nos capacités et de valoriser nos compétences. Ensuite, la patience et la persévérance, car rien n’est facile dans la vie, les difficultés sont inhérentes à la vie et c’est notre capacité à leur surmonter qui feront de nous des personnes spéciales.
Je n’avais pas droit à l’erreur. Je devrais à tout prix me mettre sur le chemin du succès.
Lecoindesprofessionnels.net : Nous sommes presqu’à la fin de notre entretien, quels conseils avez-vous pour les jeunes qui s’inspirent de vous ?
Madame CONDE…Le conseil que je peux donner aux jeunes filles, c’est de prendre les études au sérieux car seul les études peuvent vous permettre de réaliser vos rêves. Avoir une bonne formation et des qualifications vous donnent la possibilité de choisir et d’être utile aux autres. Aussi, il ne faut jamais opter pour la facilité, accepté de vous battre pour réussir, car la facilité amène aux regrets. Elles doivent consacrer leur temps au travail sérieux, au développement de leur personnalité. Surtout, ne vous laisser pas dominer par les difficultés ; donc rien ne sert de les éviter mais plutôt de les affronter avec abnégation et courage.
Je demande à mes sœurs de transformer les obstacles et difficultés en une opportunité.
Lecoindesprofessionnels.net : Votre mot de la fin.
Madame CONDE…Retenez que dans cette vie, il aura toujours des obstacles, toujours des difficultés partout où nous sommes. Mais il faut toujours avoir la confiance en soi. Savoir ce qu’on veut car sans une vision claire il sera difficile de réussir dans la vie. Mes forces résidaient dans la confiance en soi, dans la persévérance, la patience et enfin dans la simplicité.
Lecoindesprofessionnels.net : Quelle impression avez-vous de notre site ?
J’apprécie franchement le contenu de votre site, et j’aime bien le travail que vous faites.
J’invite les jeunes filles et garçons à visiter votre site pour prendre conseils afin qu’ils puissent faire le bon choix.
Lecoindesprofessionnels.net : Merci madame CONDE d’avoir accepté notre interview.
Madame CONDE…Merci à vous pour l’intérêt et l’importance que vous m’avez accordés.
Rédacteur : Zézé INAPOGUI
Coordinateur Général
Winners Group Agency ‘WGA’
Contact: +224 629 24 57 34